Monastère St-Antoine
Monastère St-Antoine le Grand - Florence AZ
Le monastère se trouve près de Florence AZ. Adresse exacte :
St-Anthony’s Greek Orthodox Monastery. 4784 N St. Joseph’s Way. Florence, AZ 85132-USA Phone 520 868-3188. FAX (520) 868-3088
Depuis notre départ, nous avons vu de belles choses, mais certaines encore plus belles comme les grottes de Carlsbad. Nous avons vu des choses étonnantes, mais certaines encore plus étonnantes comme les White Sands. Mais cette étape fait partie des plus belles et des plus étonnantes places que nous visitons, le monastère St-Antoine.
Étonnant de trouver à cet endroit un monastère. Il est situé en Arizona dans le désert. La route que nous empruntons nous conduit à travers un paysage de plaines sablonneuses sur lesquelles essaie de pousser une maigre végétation de cactus et autres plantes du désert. Et tout à coup, telle une oasis, surgit le monastère.
Belle, car tout est fait à la gloire de Dieu, l’architecture, les icônes, les offices et cela change tout. Cela prouve que quand l’homme travaille à la gloire de Dieu, celui-ci le lui rend au centuple.
Dans l’autre sens quand l’homme travaille pour sa jouissance personnelle, des forêts, des terres fertiles et des mers deviennent des déserts. Au fur et à mesure que les riches deviennent de plus en plus riches, les pauvres deviennent de plus en plus pauvres.
Sans l’aide de Dieu, rien ne peut prospérer.
C’est à l’été 1995, que six moines du Mont Athos vinrent s’installer dans le désert de l’Arizona sous la conduite d’abba Ephraïm. Il n’y avait rien, mais guidés par le Saint-Esprit, les moines se mirent au travail et trouvèrent de l’eau. Depuis c’est la magnificence. Actuellement, le monastère compte une quarantaine de moines et de novices de toutes origines qui suivent la règle de vie cénobitique.
Le monastère est dédié à Saint Antoine (Père du monachisme). La chapelle principale, basilique de style byzantin, est dédiée à Saint Antoine et à Saint Nectaire d’Égine (c’est peut-être la raison pour laquelle je m’y sentais un peu chez moi). C’est là qu’ont lieu les offices quotidiens.
Dans l’enceinte du monastère se trouvent d’autres chapelles :
Saint Nicolas, de style byzantin (Nicole s’y sentait très bien).
Saint Georges, de style roumain.
Saint Dimitri, de style russe avec son dôme en or ainsi qu’une petite chapelle de style russe campagnard dédiée à Saint Seraphim de Sarov, l’un des saints russes le plus vénéré dans le monde orthodoxe.
Avant d’arriver au monastère, on voit une colline coiffée d’une chapelle dédiée au Saint prophète Élie.
Les offices :
De 1h30 à 4h30 du matin, l’office de minuit, les matines et la Divine Liturgie.
De 15h30 à 16h30, la 9e heure et les vêpres.
À 17h les petites complies.
Les autres « heures » sont dites en privé par les moines.
Dans la chapelle, il y a trois espaces. Celui réservé aux moines et au clergé, la zone des hommes et des femmes et le narthex où se tiennent normalement les non orthodoxes.
Pour ma part, comme tous les prêtres et diacres de passage, je partage l’espace des moines et communie à l’autel.
Les offices sont en grec, mais même quand on ne comprend pas, l’âme est nourrie par les prières des moines. Il en résulte un sentiment de paix et de joie. Toutefois, il faut aussi nourrir l’homme entier, et donc son intellect, d’où la nécessité d’être enseigné dans sa langue. Nicole et moi demeurons frustrés de ne pas avoir de tels lieux en langue française.
À propos des prêtres de passage, j’avais lu, il y a quelque temps, que dans un avion qui faisait le vol Chypre-Jérusalem le pilote avait eu un malaise, et l’avion dû rebrousser chemin. Le pilote revenu à lui, put finalement reprendre les commandes et le faire atterrir. Après l’atterrissage, le pilote alla demander à un prêtre qui était dans l’avion, où était le prêtre qui était avec lui et qui avait piloté l’avion pendant son évanouissement? Le prêtre, après avoir affirmé qu’il n’y avait pas d’autre prêtre avec lui et devant l’insistance du pilote finit par lui montrer une photo sur laquelle le pilote reconnut son remplaçant. La photo était celle d’abba Ephraïm et le prêtre qui était dans l’avion le père André de Nazareth avec qui j’ai communié et partagé le repas.
Une règle monacale est l’hospitalité. Au monastère, le voyageur trouve gîte et couvert. Ainsi , il est possible d’y faire retraite, mais il est bon de réserver. Les repas sont pris dans un vaste réfectoire. Là aussi, il y a des places allouées. Tout d’abord la table de l’higoumène et des principaux responsables, la table des hiéromoines et du clergé de passage, la table des moines où chacun a sa place attitrée, la table des hommes, la table des moniales et enfin celle des femmes. Pour s’asseoir et commencer à manger, on attend le signal de l’higoumène, également pour commencer à boire. Le repas se prend en silence, on écoute la vie d’un saint ou une autre lecture spirituelle, hélas pour nous en grec. Pour se lever de table, on attend le signal de l’higoumène, celui-ci sort le premier et se place à la sortie du réfectoire. Hiéromoines et clergé de passage suivent, puis les moines et les moniales, les hommes et les femmes, chacun recevant la bénédiction de l’higoumène. Si l’on désire échanger rapidement avec ce dernier, on se place sur son passage, il s’arrête pour chacun.
Abba Ephraïm est maintenant trop âgé et ne participe plus, mais il vient parfois dans les jardins distribuant petits cadeaux et bénédictions.
Nous quittons le cœur gros, car le lendemain c’est la Saint-Nicolas et des moines nous invitent à rester. En effet, nous avons un problème d’électricité, les jours sont courts et le ciel nuageux, les panneaux solaires ne produisent pas suffisamment. Il me faudrait démarrer la génératrice et je n’ose pas troubler le lieu.
Mais nous sommes revenus au mois de février et nous avons retrouvé ce même sentiment de paix.
Nous remercions de tout notre cœur les moines qui nous ont si bien accueillis et plus particulièrement abba Ephraïm, abba Païssos le nouvel higoumène, le hiéromoine diacre Seraphim et le moine Nectarios qui s’occupent de l’accueil, mais aussi toutes les laïques de l’accueil et surtout Martine, une Française qui vit là depuis le commencement et qui nous a donné énormément de renseignements sur l’histoire et la vie au monastère.
Que Dieu les bénisse tous et qu’Il nous donne la joie de pouvoir y revenir.
Nivea
Quel endroit! Quel monastère!